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L'imaginaire de la Rivière / El imaginario del Río
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13 octobre 2010

Poema de ausencias - Luis del Rio Donoso

LUISHaute_r_solution

Recado a Chile

Bicentenario de su Independencia

1810-2010

POEMA DE AUSENCIAS

Como una sombra que me abisma

Como un correr de metros y ciudades

Como un tormento cotidiano
Como un amor que me invade
Siento llorar ausencias
como lloran llorando nubes
desde sus profundidades

Pero lo que yo siento
no lo siento porque soy yo
todas las ausencias
vienen a dormir en mi pecho
Así más allá de lo que yo siento
cada instante parece un siglo
en el tiempo
en que cada siglo parece un instante
de vanidades y tormentos

Y al viento dejo correr libre
esta sombra que me abisma :
salta los horizontes
los riesgos
las noches en penumbras
los muertos
acaricia el mundo con una mano
ensancha las avenidas...
Y en este correr
corriendo
regresa con la tierra escondida
a mis ojos que la observan
de aromas extraños
vestida

Ahí

como caen rosas a mi alma
van cayendo sus miradas
Y al tener su imágen
desflorada
clama el Ser perdido
por sembrar

emociones en su huerto.

 

Así

yo el errante
el acólito de la poesía
el amor desnudo de tierra
yo el amargo
el capitán sin barco
el sensible a los ojos de una morena
yo el fugitivo
el celoso de las olas
el humilde en el destierro
yo el hombre
enfrentado a la muerte cotidiana
rompo este silencio que me habita
y grito :
Ay Tierra...Tierra...!
Cuando vuelva...cuando vuelva...
Ábreme tus brazos de trigo
y dame de beber
en el cáliz del recuerdo
el vino de la noche templada
Y ahí
entre sorbos
volver a encontrar
el bello rostro
de un poeta dormido.

 --------------------------------------
Luis del Río Donoso

(Antología Poética, Ediciones La Porte, París, 2001)

Message au Chili

Bicentenaire de son Indépendance

1810-2010

 

Poèmes d’absences

 

Comme une ombre qui m’engloutit

Comme une course de métros et de villes

Comment un tourment quotidien

Comme un amour qui m’envahit

Pleurent les absences

Comme pleurent les nuages

En leurs abîmes

 

Mais ce que je ressens

Je ne le ressens pas parce que je suis moi,

Toutes les absences

Viennent dormir sur ma poitrine,

Ainsi

Au-delà de ce que je ressens

Chaque instant paraît un siècle

Dans le temps

Où chaque instant paraît un instant

De vanités et de tourments.

 

Et, dans le vent, je laisse courir libre

Cette ombre qui m’engloutit :

Elle traverse les horizons

Les risques

Les nuits de pénombres

Les morts

Elle caresse le monde comme une main

Elle agrandit les avenues…

Et dans cette course

À courir

Elle revient à la terre

Dissimulée

À mes yeux qui l’observent

Embaumée

D’arômes étranges.

 

Comme tombent les pétales de mon âme

Vont chutant ses regards

Et d’avoir son image

Déflorée

Clame l’Être perdu

Pour semer

Des émotions dans son verger.

 

Ainsi

Moi l’errant,

Le servant de la poésie,

L’amour nu de la terre,

Moi le triste,

Le capitaine sans bateau,

Le sensible au yeux d’une brune,

Moi le fugitif,

Le jaloux des vagues,

L’humble dans l’exil,

Moi l’Homme

Face à la mort quotidienne,

Je romps le silence qui m’engloutit

Et je crie :

Oh Terre…Terre !

Quand je reviendrai…Quand je reviendrai …

Ouvre-moi

Tes bras de blé

Et donne-moi à boire

Dans le calice du souvenir

Le vin de la nuit tempérée,

Et, ainsi,

À petites gorgées,

Je retrouverai

Le beau visage

D’un poète endormi.

 

Luis del Río Donoso

(Anthologie Poétique, Éditions La Porte, Paris 2001)

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